Las Palabras, Pablo Neruda

Las Palabras, Pablo Neruda

lundi 16 février 2015

Séance du 4 janvier: "Spoon River", E. L. Masters

L’anthologie de Spoon River (1915) de E.L.Masters est un recueil de poèmes, dont les protagonistes sont les habitants du village de Spoon River situé au-dessus d’une rivière, rivière éponyme et réelle de l’Illinois. Tous ces habitants sont enterrés sur la colline, et ils parlent, forment une constellation de fantômes ferraillant dans les vicissitudes de leurs passé, de leurs relations, de leurs commerces, de leurs amours

Trainor, the Druggist

Only the chemist can tell, and not always the chemist,
What will result from compounding
Fluids or solids.
And who can tell
How men and women will interact
On each other, or what children will result?
There were Benjamin Pantier and his wife,
Good in themselves, but evil toward each other;
He oxygen, she hydrogen,
Their son, a devastating fire.
I Trainor, the druggist, a miser of chemicals,
Killed while making an experiment,
Lived unwedded.

Trainor, le Pharmacien
Seul le chimiste peut le dire, et encore pas toujours,
ce qui résultera du mélange
des fluides et des solides.
Et qui est capable de dire
comment les hommes et les femmes vont interagir
l’un l’autre et quels enfants en résulteront ?
Il y avait Benjamin Pantier et sa femme,
bons en eux-mêmes, mais mauvais l’un pour l’autre
Lui, oxygène , elle hydrogène
leur fils : un incendie dévastateur
Moi, Trainor, pharmacien,
tué au cours d’une expérience,
j’ai vécu sans me marier.

George Gray

I have studied many times
The marble which was chiseled for me-
A boat with a furled sail at rest in a harbor.
In truth it pictures not my destination
But my life.
For love was offered me and I shrank from its disillusionment;
Sorrow knocked at my door, but I was afraid;
Ambition called to me, but I dreaded the chances.
Yet all the while I hungered for meaning in my life.
And now I know that we must lift the sail
And catch the winds of destiny
Wherever they drive the boat.
To put meaning in one's life may end in madness,
But life without meaning is the torture
Of restlessness and vague desire-
It is a boat longing for the sea and yet afraid.

George Gray

J'ai souvent bien observé le marbre
Qui a été taillé pour moi-
Un bateau avec une voile enroulée qui dormait au port.
En vérité, il ne représentait pas ma destination
Mais ma vie.
Parce que l'amour m'a été offert mais j’ai fui ses désillusions;
La douleur a frappé à ma porte, mais j'ai eu peur;
L'ambition m'a fait signe, mais j'ai détruit mes chances.
Et pourtant, pendant tout ce temps je mourais de trouver un sens à ma vie.
Maintenant je sais qu'il nous faut lever les voiles
et prendre les vents du destin,
où qu'ils mènent le bateau.
Vouloir donner un sens à sa vie peut conduire à la folie,
Mais une vie vide de sens c'est la torture
De connaître le désir sans jamais l'assouvir-
C'est un bateau qui espère l'océan et qui en a peur.

Francis Turner

I could not run or play In boyhood.
In manhood I could only sip the cup,
Not drink-- For scarlet-fever left my heart diseased.
Yet I lie here
Soothed by a secret none but Mary knows:
There is a garden of acacia,
Catalpa trees, and arbors sweet with vines--
There on that afternoon in June By Mary's side--
Kissing her with my soul upon my lips
It suddenly took flight.

Francis Turner

Je ne pouvais ni courir ni jouer,
petit garçon.
Homme, je ne pouvais que poser les lèvres sur la coupe,
jamais boire -
La fièvre de la scarlatine me céda un cœur malade.
Pourtant je repose ici
consolé d’un secret que seul Mary connaît :
il y avait un jardin d`acacias
et de catalpas, des pergolas douces de vignes —
là, un après-midi de juin
Près de Mary,
tandis que je l’embrassai l’âme aux lèvres
soudain l’âme s’envola.


Photo : les textes à lire pour mercredi prochain: 

L’anthologie de Spoon River (1915) de E.L.Masters est un recueil de poèmes, dont les protagonistes  sont les habitants du village de Spoon River situé au-dessus d’une rivière, rivière éponyme et réelle de l’Illinois. Tous ces habitants sont enterrés sur la colline, et ils parlent, forment une constellation de fantômes ferraillant dans les vicissitudes de leurs passé, de leurs relations, de leurs commerces, de leurs amours

Trainor, the Druggist 

Only the chemist can tell, and not always the chemist,
What will result from compounding
Fluids or solids.
And who can tell
How men and women will interact
On each other, or what children will result?
There were Benjamin Pantier and his wife,
Good in themselves, but evil toward each other;
He oxygen, she hydrogen,
Their son, a devastating fire.
I Trainor, the druggist, a miser of chemicals,
Killed while making an experiment,
Lived unwedded. 

Trainor, le Pharmacien
Seul le chimiste peut le dire, et encore pas toujours,
ce qui résultera du mélange
des fluides et des solides.
Et qui est capable de dire
comment les hommes et les femmes vont interagir
l’un l’autre et quels enfants en résulteront ?
Il y avait Benjamin Pantier et sa femme,
bons en eux-mêmes, mais mauvais l’un pour l’autre
Lui, oxygène , elle hydrogène
leur fils : un incendie dévastateur
Moi, Trainor, pharmacien,
tué au cours d’une expérience,
j’ai vécu sans me marier.

George Gray

I have studied many times
The marble which was chiseled for me-
A boat with a furled sail at rest in a harbor.
In truth it pictures not my destination
But my life.
For love was offered me and I shrank from its disillusionment;
Sorrow knocked at my door, but I was afraid;
Ambition called to me, but I dreaded the chances.
Yet all the while I hungered for meaning in my life.
And now I know that we must lift the sail
And catch the winds of destiny
Wherever they drive the boat.
To put meaning in one's life may end in madness,
But life without meaning is the torture
Of restlessness and vague desire-
It is a boat longing for the sea and yet afraid.

George Gray

J'ai souvent bien observé le marbre 
Qui a été taillé pour moi-
Un bateau avec une voile enroulée qui dormait au port.
En vérité, il ne représentait pas ma destination
Mais ma vie.
Parce que l'amour m'a été offert mais j’ai fui ses désillusions;
La douleur a frappé à ma porte, mais j'ai eu peur;
L'ambition m'a fait signe, mais j'ai détruit mes chances.
Et pourtant, pendant tout ce temps je mourais de trouver un sens à ma vie.
Maintenant je sais qu'il nous faut lever les voiles 
et prendre les vents du destin,
où qu'ils mènent le bateau. 
Vouloir donner un sens à sa vie peut conduire à la folie,
Mais une vie vide de sens c'est la torture
De connaître le désir sans jamais l'assouvir-
C'est un bateau qui espère l'océan et qui en a peur.

Francis Turner

I could not run or play In boyhood.
In manhood I could only sip the cup,
Not drink-- For scarlet-fever left my heart diseased.
Yet I lie here
Soothed by a secret none but Mary knows:
There is a garden of acacia,
Catalpa trees, and arbors sweet with vines--
There on that afternoon in June By Mary's side--
Kissing her with my soul upon my lips
It suddenly took flight.

Francis Turner

Je ne pouvais ni courir ni jouer,
petit garçon.
Homme, je ne pouvais que poser les lèvres sur la coupe,
jamais boire -
La fièvre de la scarlatine me céda un cœur malade.
Pourtant je repose ici
consolé d’un secret que seul Mary connaît :
il y avait un jardin d`acacias
et de catalpas, des pergolas douces de vignes —
là, un après-midi de juin
Près de Mary,
tandis que je l’embrassai l’âme aux lèvres
soudain l’âme s’envola.

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